C’est bien connu : bon nombre de Canadiens en quête d’aventures et de sensations fortes parcourent des sentiers en forêt à bord d’un VTT, ou font voler la poudreuse en motoneige.
Un mouvement de durabilité par rapport à ce loisir prend de plus en plus de place, et ce, en vue de protéger les habitats naturels et de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le secteur des véhicules récréatifs met de l’avant des solutions innovantes pour offrir des expériences de conduite hors route plus vertes, plus silencieuses et plus responsables.
Voici donc certaines tendances à venir en ce qui concerne les VTT et les motoneiges.
Électrification
Au moment où les véhicules électriques transforment le secteur automobile, les VTT électriques suscitent de plus en plus d’intérêt. Des fabricants comme Polaris, avec sa gamme Ranger XP Kinetic (en collaboration avec Zero Motorcycles), sont en tête de peloton. Ces fabricants veulent montrer que les moteurs électriques offrent un couple et des performances comparables (peut-être même supérieurs) à ceux des moteurs à essence traditionnels, et ce, sans émission à l’échappement et pratiquement sans bruit.
Même si, par rapport aux VTT, les motoneiges n’en sont qu’à leurs débuts en matière d’électrification, les motoneiges électriques ont dépassé le stade de simple concept. Des sociétés comme Moteurs Taiga, une entreprise canadienne novatrice établie à Montréal qui produit des motoneiges électriques prêtes à l’utilisation, trônent au sommet. Ces motoneiges électriques n’émettent aucune émission à l’échappement, offrent un couple qui répond instantanément et sont beaucoup plus silencieuses. Elles répondent ainsi à des préoccupations environnementales et réduisent la pollution par le bruit, des enjeux souvent associés aux motoneiges à essence.
Réduction des émissions
En 2011, le Règlement sur les émissions des moteurs marins à allumage commandé, des bâtiments et des véhicules récréatifs hors route [3526] a établi les normes d’émission de polluants atmosphériques pour des véhicules comme des motocyclettes hors route, des VTT et des véhicules utilitaires dont le modèle date de 2012 ou plus. De tels règlements forcent les fabricants à adopter des technologies plus performantes en vue de réduire l’incidence des véhicules récréatifs sur l’environnement.
L’une des premières avancées dans le secteur des motoneiges électriques concerne l’adoption à grande échelle des moteurs à deux temps à injection directe et des moteurs à quatre temps de pointe. Les moteurs à deux temps traditionnels à carburation génèrent beaucoup de puissance, mais aussi beaucoup d’émissions, en raison du carburant non brûlé qui se dégage du système d’échappement. À l’inverse, avec la technologie à injection directe, le carburant entre directement dans la chambre de combustion. Résultat? Une plus grande quantité de carburant est brûlée, ce qui vient réduire considérablement les émissions et la consommation de carburant. Des fabricants comme Ski-Doo, avec la technologie E-TEC, et Polaris, avec le système à injection Cleanfire, ont été des précurseurs sur le marché, en produisant des modèles à faible émission.
En ce qui concerne les VTT à moteur à essence, les avancées visent à améliorer l’efficacité des moteurs à combustion interne et à diminuer la pollution. Voici quelques exemples :
- Injection électronique : ce système, qui remplace les anciens systèmes à carburation, contrôle précisément le mélange carburant-air, ce qui entraîne une combustion plus complète, de plus grandes économies de carburant et des réductions considérables des gaz à effet de serre.
- Convertisseurs catalytiques : les VTT modernes alimentés au carburant, à l’instar des voitures, sont équipés de convertisseurs catalytiques qui traitent les gaz du système d’échappement en vue de convertir les polluants dangereux en substances moins toxiques.
- Optimisation de la conception des moteurs : les fabricants continuent de peaufiner la conception des moteurs afin d’améliorer la combustion et de rendre celle-ci plus écologique.
Matières recyclables et issues de sources durables
Comme c’est le cas dans d’autres secteurs, celui de la fabrication de VTT et de motoneiges met de plus en plus l’accent sur l’utilisation de matières recyclables et issues de sources durables, du plastique au métal. De telles mesures visent à améliorer les conséquences environnementales liées au cycle de vie de ces machines, de la fabrication à l’élimination en fin de vie.
Des gains en matière d’innovation sont constatés dans le recours aux plastiques recyclés. De nombreux composants des VTT et des motoneiges, comme la carrosserie, les garde-boue, les collecteurs d’air et l’habillage intérieur, sont habituellement faits de polymère. Cependant, les fabricants mettent en œuvre leurs découvertes relatives aux matières recyclées, comme le plastique préconsommation et postconsommation, en vue de réduire leur dépendance aux résines vierges à base de pétrole. Cette pratique vient réduire directement les déchets de plastique et l’énergie utilisée dans la production de plastique.
Les métaux durables sont indispensables pour faire des VTT et des motoneiges plus durables et performants. En effet, les composantes cruciales de la structure, comme les châssis, les cadres, les suspensions et les pièces du moteur, sont grandement faites d’aluminium et d’acier. Le secteur accorde de plus en plus la priorité à l’approvisionnement en aluminium et en acier recyclés, ce qui vient réduire considérablement les niveaux élevés de consommation d’énergie et d’émissions de gaz à effet de serre associés à la première étape de production de métal. De plus, le secteur tire profit de canaux de recyclage bien établis dans les secteurs plus vastes, soit les secteurs automobile et industriel, pour une plus grande efficacité du processus de fabrication sur le plan environnemental.
Il se fait également de plus en plus de recherches sur l’efficacité des composites biosourcés ou en fibre naturelle. Des matières comme les fibres de lin ou de chanvre, en combinaison avec des résines biologiques, font l’objet d’études à des fins d’utilisation comme options de rechange durables à la fibre de verre ou au plastique vierge qui servent traditionnellement à la fabrication de certains composants non porteurs. Les avantages de ces ressources renouvelables : moins d’énergie intrinsèque utilisée et de dépendance au pétrole. Des sociétés comme Moteurs Taiga envisagent le recours à ces matières dans l’ensemble de leurs pratiques de conception durable.
Plus les nouveaux VTT et les motoneiges seront conçus et fabriqués selon des principes de durabilité, plus les propriétaires pourraient profiter de coûts d’exploitation plus bas et d’une expérience plus agréable sur le terrain.
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