Par Phil Gibson
Jeudi dernier, notre chef de la direction, Jason Storah, a participé à un débat d’experts à l’occasion de la Climate Risk Europe Virtual Week organisée par The Economist. Le débat intitulé Aviva Canada Insight Hour: Building climate resilient communities (Perspectives d’Aviva Canada : Bâtir des collectivités résilientes face aux changements climatiques) est malheureusement très pertinent vue la saison estivale qu’a connue le Canada cette année.
Des vagues de chaleur aux feux de forêt en Colombie-Britannique, l’été juste terminé a apporté son lot de conditions météorologiques extrêmes. Les constatations du dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) nous révèlent ce que nos données indiquent déjà : nous observerons une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes dans les prochaines années et décennies, dont des inondations côtières, des précipitations plus abondantes et de la chaleur extrême.
Depuis maintenant plusieurs années, les acteurs de l’industrie de l’assurance, dont le Bureau d’assurance du Canada (BAC) et l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (IPSC) prônent le principe de « reconstruire en mieux ». À la suite de la tempête de grêle de 2020 à Calgary, par exemple, l’industrie de l’assurance paiera 1,3 milliard de dollars en règlement de dommages matériels. Pour 2,7 % de plus, soit 35 millions de dollars, les assureurs pourraient installer des bardeaux d’asphalte de classe 4 résistants aux impacts de la grêle, ce qui réduirait de 80 % le risque de dommages causés par la grêle. À titre d’assureur, notre rôle est d’aider les Canadiens à protéger leurs habitations et, en cas de phénomènes météorologiques extrêmes, de les aider à bâtir des collectivités plus solides en reconstruisant avec des matériaux mieux adaptés au climat.
Afin d’aider nos clients à bâtir des collectivités résilientes et prêtes pour l’avenir, Aviva a introduit l’Assurance contre les dommages occasionnés par les eaux de surface en 2016 et a encouragé les propriétaires d’habitations à installer des pompes de puisard et des clapets antirefoulement pour une protection accrue contre les inondations. Par ailleurs, notre avenant au programme Assure visant les produits verts prévoit le remplacement de biens endommagés ou détruits par des produits plus écoénergétiques et plus écologiques (p. ex., isolant fabriqué de plastique recyclé, système de chauffage géothermique, revêtements de sol durables certifiés). Hélas, peu d’assurés se sont munis de ces protections.
Fait intéressant, cependant, dans un groupe consultatif client réuni récemment par Aviva Canada, plus de la moitié des participants ont classé les changements climatiques et la durabilité parmi leurs préoccupations principales. Nous savons donc que les collectivités se soucient de l’incidence des changements climatiques. Malheureusement, les échanges ont fait ressortir clairement l’existence d’un écart important entre les croyances et les objectifs d’une part et les gestes concrets et les comportements de l’autre lorsqu’il est question d’adopter un mode de vie durable ou de choisir des produits verts ou résistants aux phénomènes climatiques. Nous devons mieux comprendre les obstacles qui empêchent les gens d’agir.
Que pouvons-nous faire pour aider nos collectivités à renforcer leur capacité d’adaptation aux changements climatiques? Comme le disait Paul Kovacs, participant au débat d’experts et directeur général de l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques (IPSC) dont je siège au conseil : « Comment pouvons-nous protéger ce qui est déjà construit? » Paul a fait remarquer que la réparation des biens des clients après un sinistre était une excellente occasion de « reconstruire en mieux » et que des choses qui semblent anodines, comme l’installation de clapets antirefoulement, font une énorme différence dans la prévention des sinistres.
C’est pourquoi Aviva Canada a décidé de participer au programme Insurers Rebuild Stronger Homes de l’IPSC, le premier programme mondial visant à « reconstruire en mieux » qui s’adresse aux assureurs et aux consommateurs d’assurance. Le travail est déjà bien avancé. Le groupe de travail comprend maintenant les types de sinistres et les secteurs les plus visés par les recommandations du programme, dont l’installation de bardeaux ayant une forte résistance au vent et de revêtements extérieurs incombustibles. Nos équipes de l’Assurance des particuliers et de l’Assurance des entreprises s’attardent maintenant à l’élaboration de leur stratégie d’application de ces recommandations.
Lors du débat d’experts, Jason et Paul ont tous deux soulevé l’importance de collaborer avec les organismes gouvernementaux et le secteur privé pour faire appel aux bons intervenants et apporter les changements que nous souhaitons tous. Face à l’épidémie de COVID-19, tous les paliers de gouvernement ont travaillé ensemble pour affecter des ressources à la protection des citoyens. Nous devons observer ce même sentiment d’urgence et ce même engagement, cette fois pour nous adapter aux changements climatiques et pour renforcer la résilience de nos collectivités. Nous sommes loin d’en avoir terminé avec les phénomènes météorologiques extrêmes comme ceux de cet été. Nous savons à quoi nous attendre. Nous avons besoin que toute notre industrie se mobilise et de toute l’aide possible pour nous attaquer à la crise climatique et pour créer des collectivités plus fortes et plus résilientes pour tous les Canadiens et Canadiennes.
Phil Gibson est le directeur général des équipes de l’Assurance des particuliers et Quantum (Science des données) à Aviva Canada.