Les phénomènes météorologiques violents, ceux qui entraînent des sinistres de catastrophe assurés, sont en augmentation. Rien qu'en 2024, un nombre record de dommages assurés attribuables à des phénomènes météorologiques extrêmes à travers le Canada ont été évalués à 8,5 milliards de dollars. Alors que nous nous adaptons à cette nouvelle normalité, il est essentiel que les entreprises aient une compréhension approfondie de leurs risques liés aux conditions météorologiques.
Pour ce faire, vous pouvez procéder à une autoévaluation approfondie des risques qui vous aidera à identifier les vulnérabilités de votre entreprise face aux aléas climatiques et à élaborer des stratégies d'atténuation ciblées. Le document qui résulte de cet exercice, appelé « registre des risques » (ou journal des risques), est un document centralisé et évolutif qui identifie, suit et gère tous les risques liés aux conditions climatiques.
Que requiert une autoévaluation des risques?
Pour une autoévaluation des risques efficace, quelques éléments clés sont recommandés.
- Une équipe d’évaluation composée de membres du personnel et de la direction (en nombre adéquat). Déterminez qui peut parler des risques dans chaque secteur de l’entreprise (l’apport de tous les collaborateurs ne sera pas nécessaire à chaque étape du processus). Il est important que chaque membre de l’équipe se sente habilité à signaler des risques précis sans crainte de représailles de la part de la direction.
- Un modèle de registre des risques. II existe une panoplie de registres de risques accessibles en ligne qui sont essentiellement des feuilles de calcul avec des en-têtes de colonne. Le registre est élaboré à mesure que vous suivez les six étapes d’autoévaluation des risques (incluses ci-dessous dans cet article). Ils peuvent inclure les renseignements suivants :
- Numéro du risque
- Nom du risque
- Description
- Probabilité de survenance du risque
- Gravité du risque
- Responsable
- Mesures d’atténuation
- Progression
- Statut
- Un gestionnaire tiers (facultatif). Un expert objectif peut veiller à ce que le processus reste ciblé, à ce que tous les participants soient sur un pied d'égalité et à ce que les scénarios de risque soient crédibles. Certains gestionnaires tiendront un dossier pour aider à établir une première version du registre des risques.
- Un engagement en faveur d’un processus continu d’atténuation des risques. Une fois finalisé, le registre des risques doit être considéré comme un processus vivant et revu chaque année.
Six étapes pour une autoévaluation efficace des risques liés aux phénomènes météorologiques violents
Nos spécialistes des risques ont mis au point un processus en six étapes pour guider votre autoévaluation des risques.
1. Déterminer les risques
Votre équipe d'évaluation des risques commencera par déterminer tous les risques crédibles liés aux conditions météorologiques qui pèsent sur le(s) site(s) ou les processus de votre entreprise. Il peut s'agir de dommages matériels et de risques d'interruption de revenus dus à des événements tels que des incendies de forêt, des coupures de courant, des inondations, des tempêtes de grêle ou des tempêtes de vent. Prenez comme référence les événements météorologiques survenus dans votre zone géographique et tenez compte de la probabilité croissante de phénomènes météorologiques violents.
Voici les questions à se poser pour chaque type de risque?
- Cet événement peut-il se produire?
- Où cela peut-il se produire?
- Quelles parties de l’entreprise seraient touchées?
- Peut-il y avoir plusieurs degrés de gravité?
2. Quantifier les risques
Une fois les risques déterminés, il est temps de les quantifier en fonction de la probabilité et de la gravité d'un sinistre potentiel. Il peut s'agir de ce qui suit :
- Une perte financière attribuable à des dommages matériels ou à une interruption d’activité.
- La responsabilité civile en cas de sinistre subi par le personnel ou d’autres personnes blessées à l’emplacement.
- Le risque d’atteinte à la réputation.
Exemple
Événement à risque : Inondation fluviale majeure (par exemple, une crue de 1 sur 50 ans) touchant une usine de fabrication.
Quantification :
- Probabilité : Sur la base des données historiques fournies par les autorités locales chargées de la conservation et des modèles hydrologiques, l'usine évalue la probabilité annuelle d'une inondation atteignant son niveau critique de fonctionnement à 2 % (ou un événement d'une durée de 1 sur 50 ans).
- Incidence financière :
- Dommages matériels directs : Coût estimé de la réparation des machines et des infrastructures endommagées par l'inondation et du remplacement des stocks détruits : 1 500 000 $.
- Pertes d'exploitation : Estimation de la perte de revenus et des dépenses d'exploitation supplémentaires dues à une fermeture de trois mois pour les réparations et le nettoyage : 2 500 000 $.
- Impact total quantifié : 4 000 000 $.
La quantification fournit une compréhension claire et mesurable d'un risque, ce qui vous permet de classer les investissements en mesures d’atténuation par ordre de priorité, de prévoir des fonds pour les sinistres potentiels ou d'évaluer les besoins d'assurance de manière plus efficace.
3. Éviter les risques
Cette phase consiste à examiner les risques probables qui pourraient être évités et les mesures à prendre pour ce faire. Par exemple, déplacer des biens inflammables d'une zone à haut risque d'incendie ou des opérations critiques d'une plaine inondable pendant la saison des pluies pourrait éliminer ces risques plutôt que d'en atténuer simplement l'impact.
Même si ces mesures ne semblent pas toujours réalisables ou financièrement réalistes, l'exercice consistant à trouver des moyens d'éviter les risques débouche souvent sur de nouvelles idées susceptibles de contribuer à leur atténuation.
4. Réduire/maîtriser les risques
Lorsque tous les risques possibles ont été évités, vous pouvez vous concentrer sur la mise en œuvre de contrôles mécaniques et humains afin de réduire ou de maîtriser les risques existants. Par exemple :
- Ajouter une protection permanente contre les inondations, comme l’élévation d’une fondation ou l’installation de murs d’inondation ou de bermes (contrôle mécanique).
- Mettre en place des contrôles opérationnels chapeautés par le personnel, tels que des barrières temporaires contre les inondations ou les sacs de sable (contrôle humain).
Il est important de trouver un équilibre entre les contrôles mécaniques et humains — les contrôles mécaniques peuvent nécessiter des dépenses d'investissement coûteuses, tandis que les contrôles humains peuvent exposer le personnel à des risques plus élevés.
5. Transférer les risques
Le transfert des risques comporte deux volets :
- Évaluez votre capacité à transférer le risque à une autre entité commerciale, telle qu'un fournisseur ou un client. Par exemple, si votre entreprise exploite un entrepôt ou une installation dans une zone inondable, vous pourriez conclure un accord de consignation des stocks avec un fournisseur clé. Ainsi, le fournisseur resterait propriétaire des marchandises stockées dans vos locaux jusqu'à ce qu'elles soient utilisées ou vendues.
- Déterminez comment vous pouvez transférer tout risque éventuel restant à l'assurance. Les risques qui ne peuvent être évités, maîtrisés, atténués ou transférés ailleurs doivent être transférés à un assureur.
6. Accepter les risques
Il est important que l'équipe d'évaluation des risques accepte les risques qui ne peuvent être évités, atténués, maîtrisés ou transférés ailleurs, même à un assureur. L'acceptation des risques est généralement considérée comme la franchise de la police d'assurance et l'acceptation des risques non assurables.
Cette étape est toujours la dernière à envisager, car il est plus rentable à long terme d'éviter, d'éliminer, de maîtriser ou de transférer un risque, de sorte que le coût de l'assurance soit réellement appliqué aux domaines de risque requis.
Les autoévaluations des risques doivent être effectuées une fois par an
Veillez à réunir l'équipe d'évaluation des risques chaque année pour évaluer et mettre à jour le registre des risques en lien avec les conditions météorologiques. Essayez de le faire avant le renouvellement de votre assurance afin de pouvoir informer votre assureur du statut des mesures d’atténuation des risques que vous avez mises en œuvre l'année précédente, ce qui pourrait vous permettre d'obtenir de meilleures conditions d'assurance.
Les experts des Solutions de gestion des risques d’Aviva (SGRA) sont là pour vous aider
Si vous avez besoin d’aide pour effectuer une autoévaluation des risques, nos professionnels de la gestion des risques sont là pour vous conseiller et vous fournir des ressources. Écrivez-nous à sgra.canada@aviva.com.
Source :
Bureau d’assurance du Canada – L’année 2024 bat le record de l’année la plus coûteuse de l’histoire du Canada en pertes liées à des phénomènes météorologiques extrêmes