La tâche la plus importante de la journée d'un camionneur est souvent ignorée

Camionneur inspectant le pneu d'un camion

Une inspection complète du camion avant départ au début de chaque quart de travail est une tâche obligatoire et importante de l'exploitation d'un véhicule utilitaire. Cependant, de nombreux conducteurs de poids lourds ne lui accordent pas le temps et l'attention qu'elle mérite.

Lors d'une campagne éclair sur les véhicules utilitaires au Canada menée par la Commercial Vehicle Safety Alliance (CVSA) au mois de mai 2023, plus de 20 % des véhicules inspectés ont été immobilisés*. Les principales infractions relevées concernaient notamment :

  • Les systèmes de freinage (23,5 %)
  • Les systèmes de freinage défectueux (15,3 %)
  • Les appareils d’éclairage (13,7 %)
  • Les arrimages du chargement (13,6 %)
  • Les pneus (11,3 %)

Outre le risque d'être immobilisé à la suite d'une inspection, les inspections avant départ non conformes peuvent également entraîner des retards dus à des pannes, des collisions, des poursuites pénales, voire des pertes de vies humaines.

Dans l'industrie du camionnage, il est courant que les conducteurs de camion n'inspectent pas adéquatement leur véhicule avant de prendre la route et que les transporteurs ne leur donnent pas suffisamment de temps et de mesures incitatives pour ce faire. À titre de professionnels de l'assurance, le gouvernement met à notre disposition les profils des transporteurs où sont répertoriées les infractions. Il est manifeste que la plupart de ces infractions auraient pu être évitées par des inspections avant départ.

Des infractions multiples comme celles-ci affecteront la cote globale de sécurité d'un transporteur, son admissibilité auprès des assureurs et éventuellement sa capacité à se défendre si les résultats d'une collision font l'objet de poursuites judiciaires.

Pourquoi les conducteurs de camions n'effectuent-ils pas d'inspections avant départ?

Une inspection approfondie avant départ devrait prendre de 45 à 60 minutes. Parmi les nombreuses raisons pour lesquelles un conducteur peut les omettre ou les bâcler, on remarque notamment que :

  • Les conducteurs routiers ne sont pas payés pour le temps qu'ils consacrent à l'inspection.
  • Par temps humide ou froid, les conducteurs ne prennent pas toujours le temps de procéder à une inspection visuelle du véhicule en entier.
  • Les conducteurs sont pressés d’arriver à leur prochaine destination.
  • Les conducteurs peuvent ne pas avoir les compétences, la formation ou les connaissances nécessaires pour effectuer une inspection complète.

En quoi consiste une inspection avant départ?

La norme 13 du Code canadien de sécurité réglemente les exigences pour chaque type de véhicule et dresse une liste détaillée des points à vérifier. Il incombe au conducteur de passer en revue toutes les étapes de l’inspection avant départ correspondant à son type de véhicule avant de commencer son quart de travail.

Les conducteurs de camions doivent également remplir un rapport d’inspection quotidien. En vertu de la nouvelle réglementation canadienne sur les enregistreurs électroniques de bord (EEB), les conducteurs peuvent être tenus de consigner ce rapport numériquement. En apposant sa signature, le conducteur atteste que le véhicule est en bon état de marche. Le conducteur doit être en mesure de remettre une copie aux autorités commerciales qui en font la demande.

Comment les transporteurs peuvent-ils s’assurer que chaque conducteur effectue l’inspection requise avant départ?

Même les meilleures entreprises de transport de marchandises, dotées de programmes d’entretien de haut niveau, sont susceptibles de commettre des infractions lorsque surviennent des défectuosités mécaniques. Voici quelques conseils pour s’assurer que les inspections de camions avant départ sont effectuées régulièrement :

  1. Dispenser une formation annuelle à l’inspection avant départ à tous les conducteurs, sans se limiter aux nouveaux embauchés ou aux conducteurs qui viennent de se joindre à l’industrie. Les conducteurs chevronnés ne sont pas à l’abri des mauvaises habitudes et devraient également bénéficier d’une formation continue. 

  2. Veiller à ce qu’une inspection complète avant départ fasse partie de l’évaluation initiale de la conduite sur route lors du processus d’embauche. Demander également au conducteur d’effectuer une inspection approfondie du système de freins pneumatiques (les freins pneumatiques défectueux sont une infraction fréquente). Cette étape devrait faire partie de l’essai routier préalable à l’embauche pour les nouveaux conducteurs du transporteur.

  3. Mettre en place un programme de primes d’encouragement aux inspections avant départ. Les primes ne doivent pas nécessairement être toutes pécuniaires. Vous pourriez envisager de nommer un conducteur du mois, de créer des insignes de reconnaissance, etc. L’élaboration d’un tel programme pourrait inciter d’autres camionneurs à y participer.

  4. Rédiger un manuel du conducteur si vous n’en avez pas déjà un. Le manuel devrait inclure des politiques et des procédures de camionnage qui définissent clairement les responsabilités des conducteurs en ce qui concerne les inspections avant départ. 

  5. Intégrer les inspections de camions avant départ au quart de travail de chaque conducteur. Cela signifie les payer pour les 45 à 60 minutes nécessaires pour s’assurer que leur camion peut rouler en toute sécurité sur la route.

Pour en savoir plus sur les inspections avant départ, contactez un des spécialistes des parcs automobiles d’entreprise d’Aviva. Nous sommes là pour vous aider.

 


Sources :

Trucknews.com – Les contrôles routiers canadiens immobilisent un véhicule sur cinq*.

Conseil canadien des administrateurs en transport motorisé — Norme du CCS sur la ronde de sécurité journalière


*en anglais

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